Je viens d’obtenir ma formation CCR TRIMIX hypoxique (plongée supérieure à 70m) et se pose un choix de confort et de sécurité. Au fond, quand tout va bien, tout est génial. En revanche, s’il y a un problème, là il faut rester en vie. Normal, vous allez me dire.
A des profondeurs importantes, il faut amener beaucoup de gaz pour assurer sa sécurité, donc beaucoup de bouteilles qui deviennent vite inconfortables et encombrantes. Certains feront le choix de mutualiser mais là n’est pas le débat. Personnellement, j’essaie de compter que sur moi-même. Je me suis donc tourné vers une solution que je critiquais jusqu’à présent : le Carbone et les fameuses bouteilles à 300 bar.
Moi auparavant: le Carbonne, ça ne sert à rien, personne ne te gonfle à 300 bar, tu vas mettre 10kg de plombs en plus, c’est trop cher… Bref un mec en désaccord. Je vous explique mon revirement de situation. Il n’y a que les “idiots” qui ne changent pas d’avis.
Mon choix
C’est vrai en circuit ouvert je critiquais ces bouteilles en disant qu’il faut augmenter son lestage ou alors que personne ne te gonflera. Mais, en CCR, tout prend une autre dimension et je reviens sur ce que j’ai dit. En plongée recycleur normalement, je dis bien normalement, on ne touche pas le gaz présent dans les bouteilles et il sert juste de sécurité au cas où. ..
Cette pression 1,5 fois supérieure à celle habituelle nous permet d’augmenter ses réserves d’air tout en limitant l’encombrement.
C’est exactement ce qui nous faut!
Attention tout de même à garder à l’esprit l’histoire du l’estage. Si un jour, nous devons utiliser des blocs, il faudra user de technique pour compenser ce manque de poids.
Je vous partage ce tableau récapitulatif qui mettra tout le monde d’accord concernant les quantités de gaz.
De façon plus concrète et simple :
– une 6,8l à 300 bar correspond à une 10l à 200 bar, presque une S80.
– une 12l à 300 bar correspond à une 18l à 200 bar, une S80+S40.
Vous comprendrez aisément que l’augmentation de la pression réduit l’encombrement et donc l’amélioration du confort pour le plongeur.
Ça vaut vraiment le coup?
Ça c’est la grande question. Pour moi, en circuit ouvert, le carbone est inutile. En CCR où l’on ne consomme (normalement pas ce gaz) c’est un confort et une sécurité qu’il ne faut pas négliger.
Reste la question du prix, ces bouteilles restent encore très chères à l’achat : comme beaucoup d’équipement spécifique en plongée. Les prix tournent autour de 550€ pour une 12l et un peu moins de 400€ pour une 6,8l.
Le mieux reste le marché de l’occasion ou il y a parfois de bonnes affaires. Pour ma part, c’est le choix que j’ai fait en achetant 3 bouteilles (12l + 2 de 6,8l) à 800€ avec le gaz à l’intérieur.
L’étape du remplissage n’est pas à minorer. Le coup des remplissages selon le type de gaz que l’on choisit peut vite grimper. Comptez entre 50 et 150€ par bouteille.
Cliquez ici pour retrouver mes choix de gaz pour mes plongées.
À travers ce retour d’expérience, j’espère vous avoir aidés à vous orienter au mieux dans votre choix. J’ai créé cette série de 3 articles car je ne trouvais très peu de conseils sur net. En espérant que ce soit utile à d’autres. N’hésitez pas à me faire part de vos retours dans les commentaires.
Une réflexion au sujet de « CARBONDIVE : Pourquoi ce choix? »
Bonsoir Olivier,
Très bon article sur la comparaison entre les bouteilles avec des données interessantes. En revanche je pense que l’interet du 300 bars est relative car la compressibilité des gaz réels s’éloigne, quand on augmente la pression, de la courbe des gaz parfaits ce qui fait que l’on perd rapidement en volume de gaz réellement disponible: pour l’air à 100b compressibilité 0.9930, à 200b 1.0320 et à 300 bars 1.1089. Donc par rapport au volume théorique 12×300= 3600 on n’a plus que 3600/1.1089= 3246l. Si on rajoute à cela l’habitude des spéléos d’un “bon gonflage” l’écart s’amenuise entre alu et carbone si ce n’est biensur sur le portage en exterieur…..
Très amicalement,
Henri